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Il accueille une myriade de groupes ethniques. Quelques uns ont longtemps constitué leurs propres royaumes à travers l'histoire, comme la majorité birmane ou les minorités de l’Arakan, Mon ou Shan.
Le pays est à la croisée des chemins entre les deux pays géants que sont la Chine et l'Inde et les pays de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (ASEAN) dont il est membre, le Laos et la Thaïlande.
La Birmanie est le plus vaste pays et le plus riche en ressources naturelles d'Asie du Sud-Est continental. Il a longtemps été un des plus pauvres de la planète.
Le général Aung San avec des femmes de l’ethnie Kachin lors de l’historique rencontre de Panglong en 1946 © Wikimedia commons
La soirée officielle d’anniversaire des 100 ans de la naissance de Aung San au parc du Peuple dans le centre de Yangon
Pour les 100 ans de sa naissance en 2015, une vaste cérémonie a été organisée à Yangon.
Aung San reste le héros national, respecté et honoré par une très grande majorité des habitants du pays, birmans et ethniques.
D’origine birmane, le général Aung San, dirige le pays à la sortie de la 2de Guerre Mondiale.
D’un côté, il négocie l'indépendance avec les Britanniques, de l’autre, il cherche à rassembler les différents groupes ethniques du territoire pour construire le pays.
Le général Aung San, chef de la première armée de Birmanie, en 1947 © Picture Post/Hulton Archive/Getty Images
Chronologie de la Birmanie
Chronologie de la Birmanie
Aung san Suu Kyi en campagne dans sa circonscription à Kyawmu en 2015, à quelques dizaine de kilomètres
de Yangon © Wikimedia commons - Htoo Tay Zar
Sur les dossiers difficiles de la paix interethnique et de la paix entre religions, beaucoup s’attendaient à ce qu’Aung san Suu Kyi ai une approche différente du gouvernement précédent. Mais après une année, elle a choisi la continuité.
Conséquence, elle est critiquée à l’étranger, alors que dans son pays, beaucoup lui accordent plus de temps pour marquer sa différence.
Aung San Suu Kyi est passée de l’icône internationale de la démocratie, à la femme politique pragmatique.
Aung San Suu Kyi en 2016 © Wikimedia commons
Les élections de 2015
Les élections de 2015
Prix Nobel de la paix en 1991, Aung San Suu Kyi est la fille du général Aung San.
Après que son parti, la Ligue nationale pour la Démocratie, a largement remporté les élections nationales de fin 2015, elle dirige le premier gouvernement civil du pays depuis 55 ans depuis avril 2016.
En 1991, le mari et les deux fils de Aung San Suu Kyi reçoivent le prix Nobel de la paix en son nom
car elle est emprisonnée © Sipa Press/Rex Features
Après une enfance à Yangon, Aung San Suu Kyi fut éduquée puis vécue à l’étranger en suivant sa mère diplomate.
Elle continue ses études en Angleterre où elle se maria à un professeur d’université anglais, avec qui elle eu deux enfants.
En 1988, Aung San Suu Kyi vient en Birmanie, visiter sa mère malade.
En même temps, un premier mouvement de révolte spontané des étudiants a lieu à la suite du meurtre de l’un d’entre eux par un policier. Après les 26 années de dictature du Général Ne Win et une situation économique catastrophique, les moines puis la population ont rejoint la contestation. Celle-ci glissa vers une demande générale de plus de libertés.
Très vite, Aung San Suu Kyi s’associa au mouvement. Elle en devint l’icône, en avançant fleur à la main face au fusil d’un soldat.
Mais la répression du mouvement a été sanglante et plusieurs centaines d'opposants ont été mis en prison.
Aung San Suu Kyi fut prisonnière politique et assigné à résidence par la suite, pendant 15 ans.
Aung San Suu Kyi bébé (en bas) en famille © Wikimédia Commons
Aung San Suu Kyi enfant © Wikimedia commons
En août 1988, Aung san Suu Kyi fait un discours lors d’un rassemblement avec le nouveau parti, la Ligue nationale pour la démocratie © AFP
En 2010, Aung San Suu Kyi fut libérée quand la junte amorçait un processus vers une démocratisation dite
«disciplinée».
L’ancien numéro deux de la junte, le général Thein Sein, met des habits civils pour diriger le pays sous une nouvelle constitution.
Aung San Suu Kyi s’adresse au public devant le portail de sa maison lors de sa libération
de résidence surveillée en 2010. Elle est avec Htin Kyaw, un proche, aujourd’hui le président.
Extrait du discours de victoire de Aung San Suu Kyi
Extrait du discours de victoire de Aung San Suu Kyi
Meeting de la Ligue nationale pour la démocratie dans la ville de Pyi Oo Lwin
lors de la campagne pour les élections partielles d’avril 2012
En 2012 et après 25 ans de boycott, le parti de Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), décide de participer à des élections partielles.
Aung San Suu Kyi et 42 autres membres du parti sont élus députés
sur 44 sièges en lice.
Les deux premières années, les décisions de son gouvernement, comme la libération des prisonniers politiques, la liberté d’expression, la libéralisation de l’économie, sont bénéfiques pour la population. Les Nations Unis relâchent la pression.
En peu de temps, la société birmane n’est plus la même (alors qu’elle avait peu changée en plusieurs décennies)!
En août 1988, Aung san Suu Kyi lors d’un rassemblement, avec le nouveau parti,
la Ligue nationale pour la démocratie
Mya Nandar a 26 ans.
En 2008, elle crée une organisation appelée Fondation pour un Nouveau Myanmar (NMF).
Zarni a 44 ans.
En 2010, il crée le mouvement démocratique des forces actuelles (MDCF
avec la jeune génération d’activistes.
Nini a 45 ans.
En 2010, elle crée avec un partenaire, Wayan, une organisation appelée Share Mercy.
Chacun, suivant son chemin et son agenda, agit avec la population et les autorités pour faire avancer les droits,
particulièrement des plus vulnérables.
Une maison détruite par le passage du cyclone Nargis
dans l’état de l’Irrawaddy.
En 2008, le passage du cyclone Nargis fit plus de 130 000 morts et des centaines de milliers de sans abris.
L’absence de réactivité des autorités et même son refus de voir les citoyens venir en aide aux populations sinistrées (jusqu’à les emprisonner), n’a pas empéché la formation de multiples réseaux et d’associations, parfois clandestins car interdits par la junte.
Cette société civile a créé une base qui s’est investie dans le processus de démocratisation, parallèlement aux partis politiques d’opposition à la junte, autorisés à nouveau.
En plein essor, elle est un des leviers majeurs pour accomplir le travail colossal, nécessaire à redresser le pays autant économiquement que dans ses institutions.
Les palmiers de la ville de Yangon pendant le passage du cyclone Nargis
© Wikimedia commons
Marche pacifique emmenée par la famille monastique bouddhiste à Yangon, lors du soulèvement populaire de 2007
Mais, une partie de la population birmane avait déjà commencé à agir, non pas frontalement contre la junte comme lors de la révolution Safran en 2007 (réprimés par la violence) mais en s’impliquant sur des questions sociales.
Dans son discours, Aung San Suu Kyi précise que l’implication de chaque citoyen est indispensable, dans un contexte où peu de temps avant, les habitants ne pouvaient pas parler de politique en public à cause de la répression des autorités.
La terre au centre de la réconciliation nationale
La terre au centre de la réconciliation nationale
Les militaire dirigent l’état depuis 50 ans. Les services de l'état sont à 80% formés d'anciens militaires de carrière et le ministre de l'intérieur est directement nommé par le Chef des armées.
Avec leurs complices en affaires, les militaires contrôlent l'ensemble des richesses du pays.
La corruption reste endémique et la population subit au quotidien les conséquences de cet état où la justice est aléatoire.
La mise en place
d’un état de droit
Pour les intérêts d’un petit nombre
Pour les intérêts d’un petit nombre
La dernière date de 2008, écrite par et pour les militaires.
Elle donne 25% des sièges de tous les parlements à des militaires
(nationaux et régionaux) et trois
ministres clés sont nommés par le Chef des Armées.
Aujourd’hui, même le gouvernement élu de la LND ne peut pas modifier cette constitution. Cela demande l’approbation de plus de 75% des voix. L'armée a donc de facto un veto sur tout changement constitutionnel.
Un changement
de la constitution
Ces bouddhistes qui excluent
Ces bouddhistes qui excluent
Le pays à 90% bouddhiste voit des tensions avec les religions minoritaires: chrétienne, hindouiste et musulmane.
Elles se sont accentuées depuis cinq ans avec la communauté musulmane,
en particulier avec une minorité ethnique de l’Arakan, au Nord Ouest du pays: les Rohingyas.
Fin 2016, un nettoyage ethnique contre cette minorité serait en cours par des actions combinées de la police et de l'armée.
La paix inter-confessionnelle
ensuite
Une poudrière de diversité ethnique
Une poudrière de diversité ethnique
Inter-ethnique d’abord pour cesser soixante années de guerre civile.
Dés la sortie de la seconde guerre mondiale, les groupes ethniques se sont rebellés contre le pouvoir central birman.
La division d'abord géographique du pays, entre la pleine centrale birmane et les régions périphériques des minorités, perdure jusqu’à aujourd’hui.
Initié par le gouvernement précédent, il y a peu d'avancées dans le processus de paix depuis l'arrivée du gouvernement de la LND.
La paix dans tout le pays!
